ATTENTION cet article sur le Bitcoin est là pour vous éclairer et n’est en aucun cas un conseil d’investissement. Nous l’avons choisi pour ses qualités pédagogiques et des explications objectives.
En effet, CGPP déconseille fortement tout investissement sur des cryptomonnaie. (quitte à passer pour rétrograde)
Extrait du journal CAPITAL (art écrit par Gregory RAYMOND)
Ovni de la planète financière, le bitcoin se présente comme un moyen de paiement alternatif sur lequel les États n’ont aucune prise.
Ce qui frappe lorsqu’on entend parler du bitcoin, c’est la folle progression de son cours en 2017 : +1.318% ! Forcément, ça donne envie de bazarder son livret A et de prendre l’autoroute de la spéculation dans l’espoir de devenir Crésus en une poignée de semaines. Mais, au-delà de son aspect spéculatif, à quoi sert réellement cette nouvelle monnaie ? C’est souvent là que les choses se corsent… Le bitcoin est une monnaie virtuelle dont l’unique fonction est de réaliser des paiements en ligne, sans intermédiaire. Ni plus, ni moins. Son incroyable croissance a tendance à faire oublier cet aspect fondamental.
Le bitcoin n’a aucune existence physique et ne dépend d’aucune banque centrale. On ne peut pas l’éteindre : son système est basé sur un réseau, la “blockchain”, alimenté par une dizaine de milliers d’ordinateurs à travers la planète. Il faut la voir comme un livre de compte géant et réputé inviolable, dans lequel est répertorié l’historique de toutes les transactions. On connaît peu de choses du créateur du bitcoin, le très mystérieux Satoshi Nakamoto. Son existence se résume à quelques traces sur Internet. Il n’existe pas de photos de lui et il est fort probable que son nom soit un pseudonyme.
NÉ APRÈS LA CRISE FINANCIÈRE
La majeure partie de son travail a été réalisée à la fin 2008, alors que s’annonçait la crise financière. De nombreux spécialistes considèrent son projet comme une manière de s’affranchir des banques et des États, dont la responsabilité était alors mise en cause. Mais Satoshi Nakamoto n’a jamais confirmé ces allégations. Évoquant dans ses écrits l’origine du bitcoin, il se contente de pointer les insuffisances techniques de l’époque. Son ambition est alors de développer un système alternatif plus efficace. Le mathématicien part du postulat que nous sommes contraints, pour garantir nos transactions, d’avoir recours à des institutions financières. Cette situation engendre, selon lui, des frais trop importants et l’acceptation d’une certaine part de fraude. “Ce dont nous avons besoin, écrit Nakamoto, c’est d’un système de paiement électronique basé sur des preuves cryptographiques, qui permettrait à deux parties qui le souhaitent de réaliser des transactions directement entre elles sans avoir recours à un tiers de confiance.” Ainsi est né le bitcoin.
La confiance à laquelle Nakamoto tient tant est garantie par les “mineurs”. Le terme désigne les personnes qui mettent à profit la puissance de calcul de leurs ordinateurs surpuissants pour valider les transactions . C’est cette “preuve de travail” qui rend la blockchain infalsifiable. La pirater imposerait de fournir plus de la moitié de la puissance de tous les mineurs. Difficile d’évaluer le coût d’une telle opération, mais on imagine mal un individu dépenser une fortune gigantesque pour pirater un système qui s’écroulerait dans la seconde… et dont il ne pourrait plus profiter.
Le protocole est conçu pour ne pas dépasser le seuil de 21 millions d’unités en circulation (à comparer aux 15 milliards de billets de 50 euros en circulation, par exemple). C’est peu et beaucoup à la fois (un bitcoin peut être fractionné jusqu’à 100 millions de fois). Les mineurs s’occupent également de la création monétaire : une équation mathématique complexe leur est soumise toutes les dix minutes et la machine la plus rapide reçoit une récompense en bitcoins. Divisée par deux tous les quatre ans, celle-ci est actuellement de 12,5 bitcoins et la dernière unité sera produite vers 2140. Les mineurs se rémunèrent enfin avec les frais de transaction, dont le montant varie selon l’engorgement du réseau (de quelques centimes à une plusieurs dizaine d’euros).
DES CHIFFRES ET DES LETTRES
Selon ses partisans, le protocole du bitcoin confère à cette cryptomonnaie un statut d’or numérique : en s’affranchissant de la création monétaire des États, elle peut être assimilée à une valeur refuge. En mars 2013, par exemple, de nombreux clients de banques chypriotes ont converti leurs avoirs en bitcoins… juste avant l’instauration d’un strict contrôle des changes. N’allez pas pour autant investir vos économies en pensant les protéger ! N’étant soumis à aucune régulation, le bitcoin génère une forte spéculation. À des hausses phénoménales succèdent régulièrement des chutes à deux chiffres. Rien qu’en décembre 2017, le cours est passé de 8.500 euros à plus de 16.000 euros sur la première quinzaine. Bien mal en a pris aux néo-investisseurs alléchés par ce record : le cours a chuté de 40% quelques jours après et sans raison objective !
D’accord, direz-vous. Mais être propriétaire de bitcoins, cela se représente comment ? Tout simplement par une suite de chiffres et de lettres qui constitue une clé virtuelle. Elle est unique et ne doit jamais être communiquée. Toute personne qui la détient peut l’utiliser et dépenser vos bitcoins. Il convient donc de la mettre en lieu sûr à l’abri du vol de données. Quand vous réalisez une transaction sur le réseau, elle génère une autre clé, plus rudimentaire, qui agira comme votre signature sur la blockchain. Contrairement aux idées reçues, le bitcoin n’est pas anonyme : toutes les transactions sont librement consultables sur le réseau et un spécialiste pourra rapidement vous identifier si vous vous êtes montré actif. En cliquant sur votre clé, on trouve en effet toutes sortes d’informations intéressantes : le montant de vos transactions, les destinataires des fonds, etc. Nous ne dirons donc pas du bitcoin qu’il est anonyme, mais “pseudonyme”.
POUR QUELQUES BITCOINS DE PLUS
Toutes ces caractéristiques sont-elles susceptibles d’évoluer dans le temps ? Oui, c’est une possibilité. Le bitcoin est conçu en open source, c’est-à-dire que n’importe qui peut, à tout moment, en proposer une modification. On peut donc imaginer qu’il y ait un jour plus de 21 millions de bitcoins en circulation ou qu’il lui soit attribué d’autres fonctions que le simple paiement (rajouter des conditions à celui-ci, par exemple). Mais la cryptomonnaie est développée par une communauté hétérogène réunissant des informaticiens, les grandes entreprises du secteur et les utilisateurs. Pour que des changements soient validés, il faut qu’ils soient acceptés par la majorité des participants du réseau. Et, au final, chacun reste libre d’adopter les modifications en mettant son logiciel à jour. Ou pas…
Ainsi, deux fois déjà depuis le lancement du bitcoin, une partie minoritaire de la communauté a choisi de créer une branche concurrente : le bitcoin cash (août 2017) et le bitcoin gold (octobre 2017) sont nés de ces divergences. Ces schismes risquent d’être de plus en plus fréquents : le bitcoin est condamné à évoluer pour faire face au nombre exponentiel de ses utilisateurs et des transactions. Comme la ruée vers l’or au XIXe siècle, les vagues spéculatives autour de la cryptomonnaie ne pourraient
Source CAPITAL